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Opération hackers ouverts
Par Marie LECHNER

vendredi 07 février 2003


 
 
 

 

la manière de Kurt Schwitters, un homme déclame avec véhémence un étrange poème. Le texte que récite Franco Ferardi Bifo, philosophe italien filmé lors de sa performance au Digital-Is-Not-Analog festival à Bologne en 2002, est en fait le code du virus ravageur, «I love you» qui se propagea en l'an 2000. I love you, c'est aussi le nom de l'exposition présentée par Digitalcraft à la Transmediale. I love You guide le visiteur dans l'univers intimidant des hackers. Les énormes dommages provoqués par les quelque 60 000 virus connus à ce jour ont contribué à la mauvaise réputation de ces programmeurs surdoués. Un aspect destructeur -I love you aurait causé 8,75 milliards de dollars (1) de dommages aux économies nationales- qui masque souvent l'incroyable créativité de cette culture et les motivations diverses (jeu, compétition, acte politique) des hackers qui s'expriment ici dans de longs entretiens retranscrits.

«Bad boy». L'exposition, très didactique, retrace l'histoire des virus depuis leur apparition il y a trente ans, présente les différentes familles et propose même au visiteur de créer son propre agent de contagion grâce à des postes équipés de «Virus construction kits». Il a ensuite la possibilité de l'activer. «Ce n'est pas très spectaculaire, prévient Franziska Nori, de Digitalcraft, mais pour une fois qu'on peut le faire sans avoir peur de casser sa machine !» Autant dire que les terminaux à disposition sont régulièrement plantés. Le visiteur peut également propager une collection de 400 virus aux noms évocateurs («bad boy» ou «suicide») et constater leur effet.

Mais la section la plus insolite est celle sur langage informatique comme source d'inspiration artistique. Les netartistes 0100101110101101.org et EpidemiC présentent leur création Biennale. py, le premier virus en langage Python, réalisé pour la Biennale d'art de Venise en 2001, dont le code raconte une sorte de surprise-partie (un virus en rencontre un autre et ils décident de s'accoupler). Le texte était également imprimé sur des T-shirts, ce qui a permis sa propagation parmi les humains.

Poèmes. La programmation comme acte virtuose totalement gratuit est incarnée par Carl Banks. Ses lignes de code reproduisent la forme d'un avion et, lorsqu'on exécute le programme, apparaît un simulateur de vol, concordance parfaite entre la forme et le fond. Au-delà de sa simple fonctionnalité, ce sont ses attraits esthétiques qu'on découvre ici. L'exposition trace même un lien audacieux entre les Calligrammes d'Apollinaire et les expérimentations des poèmes en langage Perl des «Code Poets» comme Florian Cramer.

(1) Estimation de Computer Economics, un institut de recherche américain indépendant.

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